LES BÊÊÊLES PAROLES D’UN MOUTON NOIR – Marc Roy

 

NDLR : L’emploi du joual et de certains mots déformés est voulu et sert à donner un ton léger et humoristique au contenu

La guerre des sexes – Episode VI – Le retour du 4 Jeudis

Vous croyiez votre union de longue date solide et inébranlable. Mais le déséquilibre de la force en a eu raison et le premier réflexe est de partir vers de nouvelles conquêtes. C’est ainsi qu’on se poupoune un peu et qu’on se lance, les yeux fermés, vers le 4 Jeudis après le travail dans l’espoir de faire de belles nouvelles rencontres.

Malheureusement, bien souvent, avant d’être véritablement prêts à faire de nouvelles rencontres, il nous faut cheminer et parfaire notre connaissance de la force. Nous n’avons peut-être pas tous un vieux sage comme Yoda à notre disposition pour nous l’enseigner, mais une profonde introspection est de mise, étape que nous négligeons trop souvent. Il faut bien se connaître pour partir à la conquête de l’inconnu.

Il faut dire qu’avec Internet et les réseaux sociaux, le « magasinage » est facile. Les femmes se dressent une liste de critères : des muscles mais pas de bas blancs ni moustache, une moto et des tatouages de cobras qui saignent constituant un atout. Les hommes font la même chose : pas de nouille, provocante sans être aguichante, non-fumeuse… Mais les gens masquent leurs défauts à qui mieux mieux, trichent sur leur âge. La mode étant aux femmes cougars, elles espèrent trouver la fontaine de Jouvence en séduisant un jeune coq qui a le beau jeu. Heille, une « femme d’expérience »!! Ça passe bien dans un CV et ça impressionne les amis! Les hommes quant à eux jonglent avec les rencontres de femmes qui conviennent à leur réalité et de femmes qui captent leur attention avec plus ou moins de sérieux. Le côté obscur de la force opère des deux côtés.

Certaines personnes veulent tout, tout de suite et éprouvent des papillons pour une personne tellement différente d’elles. Elles diront « les contraires s’attirent », mais en général c’est la recette parfaite pour connaître une autre déception. Il vaut mieux miser sur les ressemblances. La complicité commence par du vécu, des goûts, des passions et des habitudes en commun. Un ancien universitaire occupant un emploi dans lequel il tient continuellement ses neurones en état d’éveil, adepte d’activités sportives et de gastronomie, n’aura pas tellement de choses à dire et à faire avec une resplendissante poseuse d’ongles qui se nourrit de Tits-Motons, pour qui le mot sport se résume à courir les magasins et qui n’attendait qu’un homme bien nanti pour améliorer sa vie. Il risque de se lasser rapidement de son trophée. De la même façon, une mère sérieuse de trois enfants qui a du mal à joindre les deux bouts ne trouvera pas tellement de satisfaction, à long terme, avec un beau « bad boy » de douze ans plus jeune, sans enfant, qui trouve le plaisir dans les raves, les poids et haltères et à jouer aux fesses avec son trophée, et qui ne se pointe que quand les enfants sont chez leur père! Surtout quand il les croise et que tout ce qu’il trouve à dire au plus vieux c’est « Luc, je ne suis pas ton père »!…

C’est pourquoi les bars et Internet ne sont peut-être pas les meilleurs endroits pour former une relation solide, établie sur de bonnes bases. Les meilleures rencontres se font là où nous exerçons une activité qui nous passionne. Je dis aux gens qui viennent de se séparer de ne pas avoir peur de faire les activités qu’ils aiment et de les faire seuls, s’il le faut. Et de bien ouvrir les yeux au centre de ski, à l’aéroport, dans votre restaurant préféré, au spectacle de votre artiste favori, au cours de peinture, dans les sentiers du parc de la Gatineau, au terrain de camping ou où que ce soit où vous exercez votre activité favorite. Vous pourriez croiser les yeux de votre prochain grand amour! Donc, à défaut d’un Yoda, prenez votre Hyundai et sortez de chez vous pour faire ce que vous aimez!

À suivre dans l’épisode I – La menace femmes-hommes