Festival de montgolfières de Gatineau – Vendredi 2 septembre 2016
Par Chantal Turcotte
Ce matin, je me suis levée aux aurores pour réaliser mon rêve de voir le monde à hauteur d’oiseau, comme l’avaient fait tant de fois deux héros de mon enfance, Nic et Pic. Or, les vents n’étant pas favorables du côté d’Ottawa, aucune montgolfière n’a pu s’envoler.
J’avais été jumelée au pilote Robert Bonneau, de Saint-Jean-sur-Richelieu, ville de la Montérégie qui accueille également chaque année un festival de montgolfières. C’est en participant à une poursuite de montgolfière pendant l’une des éditions du festival que Robert a eu un coup de cœur pour cet aérostat somme toute, il faut bien l’avouer, assez rudimentaire : fixez quatre tuyaux à ce qui ressemble à une grosse corbeille à pain; ajoutez un brûleur ayant des centaines de fois la puissance de celui de votre barbecue, alimentez-le par des tuyaux reliés à deux bonbonnes; à l’aide de cet appareil, envoyez de l’air chaud dans une toile remplie d’air froid, et vous avez pas mal tout ce qu’il faut pour vous envoler. À condition que les vents soient ni trop forts ni trop faibles.
La veille, mon amie Louise m’avait avertie : «Ne sois pas trop déçue si tu restes clouée au sol. J’ai acheté une envolée pour mon mari et moi, et elle a déjà été annulée trois fois.» Contrairement à Nic et Pic, qui n’avaient que faire des vents contraires et pouvaient s’envoler au gré des aventures, ne décolle pas qui veut avec ces engins. Il faut s’en remettre à Dame Nature et l’implorer de souffler juste assez, mais pas trop, et dans la bonne direction.
Ma déception a fait place à l’enchantement lorsque les pilotes, ayant eu l’accord des organisateurs pour utiliser le propane mis à leur disposition, ont sorti de leurs camions nacelles, brûleurs et toiles et qu’ils ont commencé à gonfler leur ballon avec un énorme ventilateur et avec l’aide de bénévoles.
L’un de ces bénévoles en était à sa vingt-troisième année de bénévolat au festival (malheureusement, j’ai oublié son nom, mais il salue ses deux enfants qui vivent à Cantley!). Il apportait son appui, cette fois-ci, au pilote Henry-Martin Steiger de la Floride. Il faut six bénévoles par montgolfière. Lui en avait quatorze, non pas en raison de la taille de son ballon (il dirige la montgolfière en forme de baleine et de son petit), mais parce que chaque année, tous veulent travailler avec lui. Il paraît que ses instructions sont claires et qu’il a un bon sens de l’humour, ce que j’ai pu constater en discutant un peu avec lui tandis que les autres s’employaient à retenir la nacelle au sol : «They asked me to come so, here I am!», a-t-il lancé en plaisantant.
Tour à tour, des formes de couleurs vives sont apparues dans la lumière crue du matin et se sont élevées dans le ciel : un clown à trois têtes, un éléphant, une baleine et son petit, comme je l’ai mentionné plus tôt, un poisson bleu en uniforme de super héros, qui est aussi l’emblème du festival, d’autres, plus traditionnelles, affichant les couleurs de la Ville de Gatineau ou celles de leur propriétaire, bref, j’avais l’impression d’être atterrie dans une gigantesque fête d’enfants. Ne manquaient que les bonbons. L’an prochain — si l’occasion se présente — j’en apporterai à coup sûr, histoire de joindre le plaisir à l’agréable et de retomber en enfance une fois de plus, à terre ou du haut des airs.
À vous tous qui admirerez en fin de semaine les montgolfières vues d’en bas ou la région vue d’une nacelle, L’Écho de Cantley vous souhaite bon Festival des montgolfières de 2016!
Un grand merci à Robert Faubert pour les photos.