L’ÉVOLUTION DU PROJET DE DÉVELOPPEMENT DU MONT-CASCADES

Tel qu’il a été mentionné l’année dernière, la Municipalité de Cantley cherche à valoriser son territoire en profitant de son potentiel récréotouristique. Cette volonté du conseil municipal se reflète dans les grandes orientations d’aménagement adoptées dans le cadre du plan d’urbanisme de la Municipalité. En effet, il y est stipulé que la Municipalité cherche à favoriser le développement d’autres activités récréotouristiques, notamment des activités quatre saisons dans le pôle du Mont-Cascades, et l’implantation de centres d’hébergement et de services de restauration à proximité.

En suivant cette vision de façon préliminaire, la Municipalité a donné son appui au projet Mont-Cascades qui consiste en un projet de développement récréotouristique aux environs de la station de ski Mont-Cascades. Le promoteur souhaiterait développer la montagne pour la transformer, par la construction d’habitations et de certains commerces, en village touristique attrayant afin d’attirer des touristes et de les inciter à y séjourner. Ce projet d’investissement évalué à environ 100 millions de dollars est l’un des plus gros de l’histoire de la municipalité et permettrait de faire rayonner Cantley ainsi que toute la région de l’Outaouais.

De fait, selon le schéma d’aménagement en vigueur, l’ensemble du territoire environnant le Mont-Cascades est ouvert au développement. Un projet immobilier peut donc, dans les paramètres actuels, être conçu et réalisé en toute conformité. Toutefois, le promoteur désire mettre sur pied un projet signature en y intégrant des rues piétonnières, des places publiques, certains commerces touristiques, des restaurants, des boutiques, de l’hébergement et des habitations. Afin de réduire l’étalement et de réserver le plus grand espace possible aux usages récréotouristiques (piste de ski, boisé, sentier et autres), un tel projet ne pourrait pas être réalisé sans la construction d’un réseau d’égout et d’aqueduc. Par contre, la construction de telles infrastructures hors d’un périmètre d’urbanisation est moins fréquente. Une demande de modification est alors nécessaire en ce qui a trait au schéma d’aménagement, afin de permettre une densification des usages disponibles au bas des pentes du Mont-Cascades.

Une démarche à suivre

En janvier 2015, la Municipalité a demandé à la MRC des Collines-de-l’Outaouais de modifier son schéma d’aménagement, afin de permettre à l’administration municipale de modifier ses règlements dans la zone ciblée. Ainsi, le règlement no 220-15 − Règlement modifiant le règlement no 44-97 édictant le schéma d’aménagement révisé de la MRC des Collines-de-l’Outaouais – ne donne pas le feu vert au promoteur pour commencer les travaux. Ce règlement venait préciser la vision de la Municipalité relative au modèle ou concept à préconiser pour l’aménagement du Mont-Cascades, soit un ensemble « bâti compact ». De plus, il limitait l’étalement urbain à une zone de 50 hectares, tout en préservant du développement un secteur de 200 hectares. À la suite de l’adoption du règlement par la MRC, la Municipalité devra modifier ses propres règlements d’urbanisme, afin de légiférer sur la hauteur des bâtiments, leur aspect, leur configuration, le type d’hébergement, le positionnement des stationnements et des espaces verts ainsi que sur d’autres éléments d’aménagement.

La population sera consultée de nouveau malgré les consultations tenues en 2015

Une seconde consultation publique est prévue avant l’adoption du schéma d’aménagement et de développement révisé. Aucune date n’a encore été décidée, puisque les discussions auprès des divers ministères (Affaires municipales, Environnement et Transport) ne sont pas terminées. Une fois le règlement no 220-15 adopté par la MRC, il sera nécessaire de préparer et d’adopter un règlement de concordance pour la Municipalité. Celle-ci devra préparer un règlement portant sur les Plans d’aménagements d’ensembles (PAE). Ce type d’outil d’urbanisme nécessite la tenue d’une consultation publique auprès des citoyens de Cantley tel que l’exige la Loi sur l’aménagement et l’urbanisme (LAU).

Un projet qui sera encadré et devra respecter les lois applicables

Je tiens à vous assurer que le promoteur devra se conformer aux lois applicables ainsi qu’aux normes et règlements établis par la Municipalité. Il n’est prévu en aucun cas de lui accorder une utilisation inconditionnelle de l’ensemble de la zone récréotouristique. Par ailleurs, les règlements municipaux en place permettent à la Municipalité de gérer l’implantation, l’insertion et l’esthétique des bâtiments, les usages prévus ainsi que la protection des milieux humides, des ruisseaux, des lacs, de la faune et de la flore. Ainsi, si le règlement no 220-15 est accepté par la MRC, la Municipalité pourra entreprendre des démarches pour changer les règlements et encadrer le développement du projet.

Un projet qui doit se conformer

Le règlement no 220-15 est tout à fait conforme aux orientations gouvernementales en matière de gestion de l’urbanisation. Si le projet préliminaire a été refusé initialement lors d’avis préliminaires émis par le ministère des Affaires municipales et de l’Occupation du territoire (MAMOT), c’est parce que la MRC des Collines-de-l’Outaouais a demandé que le schéma soit modifié pour une zone de 900 hectares, alors que la modification exigée par la Municipalité de Cantley n’est seulement que de 50 hectares. La Municipalité a donc demandé à la MRC de corriger et de resoumettre une demande de modification pour une zone de 50 hectares.

Des retombées économiques considérables

Malgré la poursuite des discussions dans ce dossier, le projet est toujours au stade embryonnaire. Il demeure difficile pour l’instant d’évaluer précisément l’impact qu’aura le projet sur le compte de taxes des citoyens et leur évaluation foncière. Cependant, une chose est certaine : ce projet d’un investissement estimé à 100 millions de dollars sur une période de dix à quinze ans amènera des retombées économiques considérables pour la municipalité. De plus, il est à noter que les coûts de construction et d’installation d’un réseau d’égouts et d’aqueduc devront entièrement être assumés par le promoteur et non par la Municipalité.

Dans le respect de l’environnement

Si la MRC et MAMOT approuvent la modification, ce n’est que par la suite que la Municipalité de Cantley pourrait alors procéder à l’établissement de balises règlementaires, dans le cadre de ce projet spécifique, pour ainsi assurer une approche de gestion axée sur le développement durable. Le promoteur a déjà déposé un rapport d’impacts suggérant des mesures préventives qui seront considérées par la Municipalité à la suite de l’acceptation de l’amendement no 220-15.

Par ailleurs, la Municipalité désire préciser qu’il n’est pas question d’aménager une marina à l’intérieur du projet. De plus, ce que les médias ont rapporté récemment (la construction d’un traversier Cantley-Chelsea) n’était qu’une solution possible présentée lors d’une consultation récente avec la communauté des gens d’affaires, afin d’essayer de minimiser l’enjeu relatif à la problématique du transport sur la Route 307 et le pont Alonzo. Cette suggestion n’émanait pas des autorités municipales.

En ce qui a trait aux préoccupations concernant la pollution lumineuse et sonore d’un tel projet, celles-ci font partie des discussions entre les différents acteurs concernant le projet. Dans le but d’atténuer leurs impacts sur le volet environnement, l’adoption d’un règlement uniformisé au sein de la MRC des Collines-de-l’Outaouais est tout à fait possible, afin de réduire les nuisances possibles.

L’appui de la Municipalité

La Municipalité considère ce projet comme une possibilité de développement récréotouristique et une façon de diversifier l’assiette fiscale, afin d’éviter l’augmentation constante des taxes foncières dans le but de générer des revenus additionnels. Sans donner carte blanche au promoteur, le Conseil réitère son appui au projet Mont-Cascades. Ce dernier engendrera des retombées économiques et fiscales considérables pour la Municipalité, en plus de créer plusieurs centaines d’emplois directs et indirects, et d’augmenter la clientèle commerciale. Nous croyons que c’est un projet pour Cantley où tous y trouveront leur compte.

Madeleine Brunette, mairesse