Vous avez peut-être entendu parler de l’affaire Cambridge Analytica, cette compagnie qui a recueilli des renseignements personnels sur plus de 50 millions de personnes aux États-Unis, en utilisant une petite application sur Facebook. Pour résumer le problème, l’entreprise a obtenu ces renseignements sans l’autorisation des utilisateurs. Les médias se sont emparés de l’histoire pendant quelques jours; on a beaucoup parlé du pourquoi et du comment, du fait que Facebook l’interdit, que c’est immoral et bien d’autre commérages. Bref, Cambridge Analytica a tellement bien fait son travail que la compagnie a sans doute contribué grandement à la victoire du clown orange.
Ce que vous devez comprendre, c’est que l’information est de l’or en barre et représente le pouvoir. L’information est aujourd’hui ce qui existe de plus précieux pour toute personne, toute entreprise ou tout parti politique qui veut obtenir le pouvoir ou gagner de l’argent.
Facebook a beau avoir une politique de confidentialité, il n’est pas difficile de vous faire accepter de partager vos renseignements personnels et de donner par le fait même l’autorisation de les utiliser. Par exemple, chaque fois que vous partagez, aimez ou commentez une publication commerciale sur Facebook, vous donnez une autorisation. Avez-vous déjà aimé et partagé une publication de concours (la presque totalité de ces concours sont bidons)? Eh bien, ce faisant, vous acceptez implicitement de transmettre vos renseignements à l’organisateur! Pire encore, les liens externes, car une fois en dehors de Facebook, les règles de confidentialité ne s’appliquent plus. Les organisateurs de jeux, tests, questionnaires et autres le font aussi, certains vous demandent même de publier vos résultats sur Facebook, en disant « Oui vous contribuez à augmenter le nombre de personnes atteintes ».
Il n’y pas que Facebook qui fait ce genre de collecte d’information. Google, Twitter, Instagram et tous les autres le font aussi. Avez-vous déjà eu le sentiment que l’on vous espionne? Vous faites une recherche sur Google à propos d’un produit quelconque et, un peu plus tard, vous voyez des publicités sur Facebook à propos de ce même produit? Ce n’est pas un hasard, ce genre de collecte d’information permet de mieux cibler les publicités; vous avez probablement donné votre autorisation à Google de le faire.
La prochaine fois que vous cliquerez sur Aimer ou Partager sur Facebook, posez-vous la question suivante : ai-je vraiment envie qu’ils sachent qui je suis, où j’habite, ce que j’aime, qui sont mes amis et ma famille?
Par Joël Deschenes